Eden Morfaux est né en 1977 et vit à Rosny-sous-Bois. Inspiré par l’art minimal des années 70 et les constructivistes, Eden Morfaux crée dans l’espace public des sculptures qui deviennent des lieux de rencontre pour les habitants.

Il a notamment réalisé des sculptures dans l’espace public et participé à des expositions à Massy, à Orsay, au Musée National de la Renaissance à Ecouen, au Centre d’Art Le Pavillon Blanc à Pau, à l’espace de l’Art Concret Mouans-Sartoux, au Musée Régional d’Art Contemporain Occitanie à Sérignan, à Villiers-le-Bel, à Nantes, à Paris et à Berlin.

En 2013, à Nantes, il a créé un concept de musée ouvert sur le ciel, Open Sky Museum, invitant des artistes contemporains vivants à confier leurs œuvres pour qu’elles soient présentées dans ces conditions extraordinaires. Le musée était ouvert 24h/24h et 7 jours sur 7, gratuitement, sans gardiennage ni médiation.

Ces œuvres architecturales sont autant de nouveaux repères propices à des débuts d’utopies et à des expériences de vie en collectivité. De manière directe et généreuse, l’art s’invite pour changer la ville.

Etude D’après Saint-Jérôme dans son étude, Antonello da Messina

2008 - 2024 - 418 x 180 x 292 cm - Bois MDF
Lors d’un séjour à Londres, j’ai découvert le tableau d’Antonello Da Messina, Saint-Jérôme dans son étude à la National Gallery de Londres. Ce tableau peint en 1475, de très petite taille y présente un meuble monumental, une étude. Lieu de recherche et du travail de l’esprit. Saint-Jérôme y est représenté probablement en train de traduire la bible en latin : la Vulgate.

Ce qui m’a particulièrement inspiré dans ce tableau c’est l’espace que crée et construit l’artiste pour faire exister un humain, donner une forme à son travail et à sa pensée.

Ce meuble n’a jamais existé, il est le fruit de l’imagination de l’artiste. À partir de la rigueur de la perspective et des proportions humaines, j’ai décidé de construire cette forme comme une sculpture en respectant le dessin, mais aussi en interprétant les éléments non visibles dans le tableau.

On voyage donc dans le temps et cette sculpture devient une invitation pour l’autre dans mon travail. C’est le fondement de mon projet artistique : créer des espaces de rencontres et d’échanges. Je fais alors la place à un invité qui habite la sculpture avec ce qu’il est : ses idées, son métier, ses attributs et ses symboles.

J’ai déjà réalisé quatre fois cette sculpture. La première fois, elle a été présentée vide comme une invitation, un espace libre à la Générale en Manufacture à Sèvres en 2008. Puis en 2011, pour Arts à la Pointe, j’y ai invité Fabrice Midal, philosophe et écrivain à l’habiter au sein de l’Église Saint-Raymond à Audierne. En 2012, au Centre d’Art Le Pavillon Blanc à Colomiers, j’y ai invité le graphiste Frédéric Teschner à l’investir avec son travail autour du livre. Enfin en 2015, c’est au Musée National de la Renaissance au Château d’Ecouen que j’ai invité mon ami Jean-Claude Martin, artisan d’art, à y présenter son univers au sein même des collections du musée.

Pour La Biennale d’Autun, je suis moi-même invité par Sarkis. Il a souhaité que je présente cette sculpture pour accompagner son Atelier d’aquarelle dans l’eau. Il m’a demandé mon « autel » pour Autun. Et nous avons ensuite décidé en chœur d’inviter Franck Patte, apiculteur et ébéniste à venir dans ma sculpture. Il y présentera bien sûr son travail et y produira des bougies en cire d’abeille. On pourra allumer ces bougies sur l'« autel » et faire un vœu pour se projeter dans le futur, rituel universel et symbolique.