Waed Bouhasssoun chante des poèmes d’amour mystique et profane. Elle recueille, dans le vaste répertoire de la poésie arabe pré-islamique, dans celui des poètes mystiques et arabo-andalous du VIIe au XIIIe siècle et des contemporains, quelques vers, qu’elle met en musique et qu’elle chante en s’accompagnant de son oud. Mais elle a également la particularité d’explorer des voies mal connues de la poésie nabatéenne, cette poésie dialectale d’origine pré-islamique qui s’est répandue oralement dans toute la péninsule arabique, portée par des bédouins pour qui elle constituait – et constitue toujours – une pratique majeure au sein des rassemblements communautaires, lors de soirées où la poésie et la musique rythment les échanges sociaux. La pratique de ce répertoire, reste en particulier très vivante dans la région montagneuse au sud de la Syrie. C’est là que Waed Bouhassoun est née. Son choix de travailler ce répertoire poétique est une façon de rendre hommage à ses racines, elle pour qui la musique qu’elle compose et joue incarne un lien indestructible avec sa terre natale et sa famille.  

Orpheus XXI - Le 16 avril 2016, Jordi Savall se rendait dans la « jungle » de Calais et y donnait un concert improvisé en compagnie de musiciens réfugiés rencontrés sur place. Suite à cette expérience, le musicien catalan décidait de créer un orchestre permettant à de jeunes musiciens réfugiés ou immigrés en Europe de travailler avec ses musiciens habituels. Baptisé Orpheus XXI et mené conjointement avec des associations d’aide aux migrants, ce projet vise ainsi à faciliter l’insertion des musiciens réfugiés et, au-delà, à valoriser la musique en tant que moyen de communication entre les peuples. Pour ce concert, l’orchestre, placé sous la direction de Jordi Savall, se composait de six musiciens, parmi lesquels Waed Bouhassoun. 

Neșet Kutas (percussions), né dans une famille kurde d’Izmir, il suit des études au Conservatoire de Musique Turque de l’Université d’Egée à Izmir d’où il sort diplômé. Il exerce en Turquie en tant que professeur. Avant de s’installer en France, il a mené une carrière prolifique de percussionniste en Turquie au sein de différentes formations dont MECAZ et a enseigné dans différentes structures comme l’Université Populaire ou le Centre Culturel d’Izmir. Sa maîtrise des nombreux rythmes du Moyen-Orient et son jeu précis et élégant en font un remarquable percussionniste. Neșet Kutas vit actuellement à Paris. 

Ruşan Filiztek, originaire de Diyarbakir en Turquie, est un stranbej, ce qui désigne en kurde le musicien et chanteur virtuose. De sa voix haut placée afin de porter loin, il chante dans un style direct et généreux. Il s'accompagne d’un grand luth à manche long, le divan saz, et excelle également au baglama, le luth des bardes anatoliens, et au jumbush, très utilisé dans les musiques populaires de Turquie et de nord de la Syrie.
Ruşan Filiztek participe individuellement à divers projets et formations. Comme Neşet Kutas, il fait partie de l'ensemble « ORPHEUS XXI », réuni par Jordi Savall, qui avait pour objectif de permettre l’intégration de musiciens professionnels réfugiés et/ou immigrés en Europe et de proposer un espace d’échanges.

Ensemble, ils interprètent notamment le répertoire du CD paru en mars 2019 chez Buda Musique Safar : les âmes retrouvées.