Etel Adnan est née à Beyrouth en 1925, d’une mère grecque et d’un père syrien. Après une scolarité dans une école française de Beyrouth, – où elle fut notamment l’élève de Gabriel Bounoure –, elle vient à Paris en 1949 pour étudier la philosophie à la Sorbonne, puis part en 1955 pour les États-Unis afin de poursuivre ses études doctorales à Berkeley et Harvard.

De 1958 à 1972, elle enseigne la philosophie au Dominican College de San Rafael, en Californie. En 1972, de retour au Liban, elle dirige les pages culturelles du journal Al Safa, puis de L’Orient le jour. En 1977, du fait de la guerre, elle s’établit de nouveau en Californie. Aujourd’hui, elle vit à Paris. D’abord peintre et artiste visuelle, elle publie en 1965 ses premiers poèmes contre la guerre du Vietnam et devient, selon ses propres termes, « une poétesse américaine ». En 1977, son roman Sitt Marie-Rose est publié à Paris et gagne le prix France-Pays Arabe. Traduit en dix langues, ce texte devient un classique de la littérature de guerre.

Auteur de nombreux romans, essais, poèmes et pièces de théâtre, parmi lesquels L’Apocalypse arabe, Paris mis à nu, Au cœur du cœur d’un autre pays et Là-bas, son œuvre est écrite en anglais et en français. Ses peintures, dessins et films super 8 ont fait l’objet de nombreuses expositions aux États-Unis, en Europe et dans le monde arabe. Elle a participé en 2010 au Marathon de poésie de la Serpentine Gallery et a été l’une des artistes invitées de la Documenta 13 de Kassel en juin 2012.

En 2003, MELUS, la revue de la Société pour l’étude de la littérature multiethnique des États-Unis, a dit d’Etel Adnan qu’elle était « indéniablement l’écrivaine arabo-américaine la plus célèbre et accomplie d’aujourd’hui».