Compagnie Afuma, les échassiers du Togo

Atakpamé, la ville aux sept collines, située à environ 158 km au nord de Lomé , garde vivace la tradition des échassiers et la transmet fidèlement de génération en génération. Le groupe « Afuma, échassiers du Togo » originaire de cette ville, tourne à travers le monde, valorisant cette tradition qu’il contribue à enrichir et à transmettre. 

« Afuma » renvoie en Ifè, la langue parlée dans la région d’Atakpamé, au nom de la fougère aérienne qui pousse sur des bambous servant à fabriquer les échasses. Si le jeune trio échassier, a décidé à la création de leur ensemble artistique en 2012 de lui donner ce nom, c’est pour marquer sa volonté d’aller plus haut et plus loin avec les échasses, dans un travail de perpétuation, de valorisation et de transmission de cet art ancestral mais nourri de constants apports et innovations.

Comme beaucoup de leurs pairs nés dans la région d’Atakpamé, Marcellin, Honore et Kassegne , les percussionnistes Yoù et Koffi se sont frottés aux échasses dès l’enfance. A 8 ans, ils ont grimpé leurs premières échasses. En pays Ana-Ifè, faire des échasses accompagne les âges de la vie, à l’instar d’une initiation. On commence tôt en grimpant mètre par mètre : 1 mètre, puis 2, ensuite 3 mètres jusqu’à 5 mètres. Pourtant, le trio Afuma a décidé de monter sur des échasses de 6 mètres, les plus hautes qu’on trouve actuellement de par le monde.

Afuma, ce groupe d’échassiers du Togo a fourbi ses armes dans le groupe Amlima/Nunana du promoteur Lawson Latévi. Puis ils ont brièvement fait partie du groupe « Tchébé » (échasses en Ifè, langue d’Atakpamé) avant de fonder « Tchébé Tchébé » (littéralement : « échasses, échasses ») et maintenant Afuma.

La spiritualité au cœur de la pratique des échasses

L’art ancestral des échasses est nourri de spiritualité. Il prend source dans la religion et des pratiques traditionnelles. L’échassier se doit de suivre des règles strictes et des interdits (s’abstenir de rapports sexuels quelques jours avant de monter sur des échasses par exemple, ne pas partager la même femme avec ses co-pratiquants…), respecter l’environnement et faire attention à plusieurs autres choses non révélées à l’entretien. Le recours à des symboles sur le visage n’est pas sans rappeler des masques spécifiques et des mouvements renverrait à des pratiques héritées de créatures de forêt,  notamment des fées.

Tout en restant collé aux pratiques et rites ancestraux, le groupe Afuma a incorporé aux échasses, des éléments pris au cirque, à la danse acrobatique, innovant de ce fait et pratiquant un art des échasses à nul autre pareil. En plus, être échassier demande d’être endurant et très sportif. Les échassiers Afuma s'entraînent 8 heures par jour. En activité, ils peuvent marcher 8 heures d'affilée avec des échasses, faire 4 heures de prestation et une distance de 15 kms sur ces longues « jambes » de 6 mètres de haut. Véritables funambules, ils se baissent, se relèvent, se prennent l’un ou l’autre en vol, tournoient sur eux-mêmes en un seul geste, réalisent des ponts aériens et bien d’autres gestes acrobatiques qui donnent des palpitations à ceux qui les suivent. Ils arborent en scène des costumes orange symboles de joie, de gaieté et de bonne humeur.

Kossi TCHALLA  (percussionniste)
Koffi HOMO  (percussionniste)
Kassegne Kossi  AYENA (échassier)
Tchaognimoan Honoré  KINGLO  (échassier)
Kossi Marcellin APEDO (échassier)