Conférence-débat

Les arts sacrés dans un monde pluriel par le frère Philippe Markiewicz

Mercredi 19 juillet à 20h - Auditorium de l'évêché, place du cardinal Perraud, Autun.

Frère Philippe Markiewicz

Architecte de formation, frère Philippe Markiewicz, bénédictin de l’abbaye de Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence), est rédacteur en chef de la revue trimestrielle Arts sacrés qu'il a fondée en 2009 (éditions Artège), élégante, entièrement dédiée aux arts sacrés de différentes religions.

La revue Arts Sacrés

Arts Sacrés occupe une place unique dans le paysage culturel et éditorial francophone. Son propos est double : aider à connaître les religions et spiritualités à partir de leurs arts sacrés et mettre en valeur les rapports entre l’art et les spiritualités, hier et aujourd’hui. L’art sacré est le beau visage des religions. Selon Aristote, la qualité d’une communauté dépend de la valeur de ce qu’on y met en commun : une société a besoin que l’on y partage des choses élevées. Or, pour un croyant ou un chercheur de Dieu, sa religion, sa spiritualité sont des choses élevées. Serait-il devenu obscène d’aborder publiquement ces questions ? Pour ceux qui désirent « vivre ensemble », la connaissance bienveillante de la religion de l’autre est plus que jamais nécessaire. Mais dans bien des sociétés, ces questions sont devenues inaudibles, soit par repli communautariste, soit par idéologie. Dans ce contexte, l’art sacré apparaît comme le beau visage des religions. Il permet de parler de religion là où il est devenu difficile ou impossible d’en parler.

Un dialogue renouvelé entre les artistes et les religions.

Découvrir la « fonction théologique » de l’art au cœur des religions fait comprendre la nécessité, pour celles-ci, d’une création actuelle, d’un art sacré contemporain. Sur ce point, Arts sacrés relève l’héritage de la célèbre revue L’Art sacré qui, dans les années 1950, tentait de convaincre l’Église catholique qu’« il est plus sûr de s'adresser à des génies sans la foi qu'à des croyants sans talent » (P. Marie-Alain Couturier). De nombreux « génies » de l’époque avaient répondu à cette invitation : Matisse, Léger, Braque, Lurçat, Lipchitz, Le Corbusier…

Par ailleurs, depuis sa création en 2009, Arts sacrés – le pluriel est cette fois de mise pour reconnaître la diversité actuelle des formes d’art, autant que celle des traditions spirituelles – a pu montrer que de très nombreux artistes, parmi les plus reconnus de notre temps, sont particulièrement ouverts aux questions de spiritualité. Enfin, même si toute œuvre d’art n’est pas de soi spirituelle ou religieuse, elle est toujours susceptible d’être interprétée selon la foi ou la spiritualité du « regardant », et enrichie en retour de cette interprétation.

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