Ken Aptekar (né en 1950) est un artiste qui mêle la peinture et le texte. Il produit de nouvelles versions de tableaux historiques à la peinture à l’huile, ou bien en retouchant des reproductions photographiques de ces tableaux à l’aide d’outils numériques et en y incorporant ensuite du texte. Son travail s’inscrit dans une tradition picturale, mais Aptekar confronte cette tradition à un constat : la peinture ne produit de sens qu’à travers ses interactions avec celles et ceux qui la regardent. Les mots induisent des réactions et suscitent un dialogue avec les images.
L’œuvre d’Aptekar a fait l’objet d’expositions dans de nombreux musées à travers le monde, notamment : le Victoria & Albert Museum (London), le New Museum (New York), le Corcoran Museum of Art (Washington, D.C.), le Kemper Museum of Contemporary Art (Kansas City), le Kunsthalle St. Annen (Lübeck, Germany), Centro da Cultura Judaica, (Sao Paolo, Brazil), ainsi que dans divers musées universitaires aux Etats-Unis.
Des expositions lui ont été consacrées dans les galeries suivantes : Wasserman Projects (Detroit), Bernice Steinbaum Gallery (Miami), Pamela Auchincloss Projects, Steinbaum Krauss Gallery, Jack Shainman Gallery, Bess Cutler Gallery, et James Graham & Sons Gallery (toutes à New York).
Son œuvre est représentée dans les collections des musées suivants  : Jewish Museum (NY), Victoria & Albert Museum (London), Kunsthalle St. Annen, (Lübeck, Germany), Bibliothèque Bussy-Rabutin, (Autun, France),  Frost Museum (Miami, Florida), Cleveland Museum of Art, Denver Art Museum, National Museum of American Art, Kemper Museum of Contemporary Art (Kansas City, Missouri), Contemporary Art Trust (UK), San Jose Museum of Art, Blanton Museum of Art (Austin, Texas), Huntington Museum of Art, (West Virginia), Oregon Jewish Museum and Holocaust Study Center (Portland, Oregon), et Mint Museum (Charlotte, North Carolina).

Neighbors/Voisin.e.s,

L’exposition de Ken Aptekar, Neighbors/Voisin.e.s, a pour source d’inspiration un musée d’Art Chrétien ainsi que les communautés juive, chrétienne et musulmane de la ville allemande de Lübeck. Elle invite à un dialogue entre spectateurs et peinture classique. Toutes les œuvres exposées s’appuient sur des retables de la collection du Musée Saint Annen. Par le biais d’œuvres croisant ses deux identités en tant qu’artiste et en tant que Juif, Aptekar cherche à faire disparaître les frontières qui persistent entre les êtres. Comme l’écrit le philosophe français Emmanuel Levinas : « Ma relation à l’autre comme proche  donne du sens à mes relations avec tous les autres » [Emmanuel Levinas, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, 1974 ].


Parmi les autres éléments sur lesquels s’appuie le projet d’Aptekar se trouvent :

  • un torchon brodé d’un monogramme dont la redécouverte, cinquante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a permis de renouer le lien entre des familles voisines, l’une juive et l’autre chrétienne/ les autres chrétiennes , devenant ainsi un symbole de courage et d’humanité dans une ville sous l’emprise de la peur et de la haine.
  • la course contre la montre pour retrouver le dernier survivant à avoir fait sa Bar Mitzvah enfant à la synagogue de Lübeck avant la Seconde Guerre mondiale, juste à côté du Musée Saint Annen, et dont la famille avait fui en Amérique du Sud en 1937.
  • la volonté de cet artiste américain d’élargir le récit de la tragique extermination des Juifs dans l’Allemagne nazie, d’intégrer les questions d’altérité, d’immigration et de communauté, et de s’adresser aux nouvelles générations à Lübeck et au-delà.
    Sous le régime nazi, le sort réservé aux voisins qui se trouvaient être juifs à Lübeck n’est que trop bien connu. Pourtant, dans les années qui précèdent l’accès au pouvoir d’Hitler, la communauté juive y était florissante. Salomon Carlebach, rabbin de la synagogue de Lübeck de 1870 à 1919, y est à l’origine d’une dynastie rabbinique. A partir des années 1990, l’immigation juive en provenance de Russie a commencé à remplacer la communauté jadis pleine de vie que la guerre avait anéantie. A la suite des attaques terroristes contre la synagogue en 1994, 1995, 2005 et 2012, un poste de surveillance policière érigé juste à côté, le long du mur Est du Musée Saint Annen, monte la garde 24 heures sur 24. (Traduction Jean-Marc Victor)
 

Ken Aptekar is an artist who combines painting with text. He produces new versions of historical paintings with oil paint or by digitally altering photographic reproductions of them, and then adds words. Aptekar’s work belongs to the tradition of painting, yet he brings to that tradition a recognition that paintings produce meaning only through their interaction with viewers. The words provoke reactions and create a dialogue with the images. Aptekar’s work has been seen in solo museum exhibitions around the world including the Victoria & Albert Museum (London), the New Museum (New York), the Corcoran Museum of Art (Washington, D.C.), the Kemper Museum of Contemporary Art (Kansas City), the Kunsthalle St. Annen (Lübeck, Germany), Centro da Cultura Judaica, (Sao Paolo, Brazil), and in university museums across the United States. Solo gallery exhibitions include Wasserman Projects (Detroit), Bernice Steinbaum Gallery (Miami), Pamela Auchincloss Projects, Steinbaum Krauss Gallery, Jack Shainman Gallery, Bess Cutler Gallery, and James Graham & Sons Gallery (all in NYC).

Museum collections include the Jewish Museum (NY), Victoria & Albert Museum (London), Kunsthalle St. Annen, (Lübeck, Germany), Bibliotheque Bussy-Rabutin, (Autun, France), The Frost Museum (Miami, Florida), Cleveland Museum of Art, Denver Art Museum, National Museum of American Art, Kemper Museum of Contemporary Art (Kansas City, Missouri), Contemporary Art Trust (UK), San Jose Museum of Art, Blanton Museum of Art (Austin, Texas), Huntington Museum of Art, (West Virginia), Oregon Jewish Museum and Holocaust Study Center, Portland, Oregon, and the Mint Museum (Charlotte, North Carolina).


Neighbors/Voisin.e.s,

Ken Aptekar’s exhibition, Nachbarn/Neighbors/Voisin.e.s, was inspired by a museum of Christian Art and the Jewish, Christian and Muslim communities in the German town of Lübeck. It invites viewers and old paintings to speak to each other. All the works in the exhibition are based upon altarpieces in the St.-Annen Museum Collection. With works that merge the artist’s two identities, artist and Jew, Aptekar aims to dissolve persistent boundaries between people. As the French philosopher Emmanuel Levinas wrote, “My relationship with the Other as neighbor gives meaning to my relations with all the others.”  [Emmanuel Levinas, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence (Otherwise than Being or Beyond Essence), 1984].


Other elements from which Aptekar’s project evolved include

  • a long-lost monogrammed kitchen towel that fifty years after the end of WWII reconnected neighboring families, Christian and Jewish, and came to symbolize courage and humanity in a town seized by fear and hatred
  • the race against the clock to find the last surviving pre-Second World War Bar Mitzvah boy from the Lübeck Synagogue, next door to the St.-Annen Museum, whose family fled in 1937 to South America
  • this American artist’s determination to broaden the narrative of the tragic victimization of Jews in Nazi Germany, to take on otherness, immigration and community, to speak to new generations in Lübeck and beyond
    During the Nazi years what happened to neighbors in Lübeck who happened to be Jewish is well known. But in the years before the rise of Hitler, Jews flourished there. A rabbinical dynasty began with Salomon Carlebach, the rabbi of the Lübeck synagogue from 1870-1919. Beginning in the 1990’s Russian Jewish immigrants began to replace the  once vibrant community that was destroyed in the war. With terrorist attacks on the synagogue in 1994, 1995, 2005, and 2012, a 24-hour police guardhouse was erected next to it along the eastern wall of the St. Annen Museum.