La sculpture était ma passion, voire obsession, entre 1979 et 2012 jusqu’à ce que les difficultés physiques m’obligent à abandonner ce métier pour me recycler en étudiante en égyptologie. Pendant ces 30 ans d’activité en art plastique, j’ai fait chaque année une douzaine d’expositions en France, aux Pays-Bas et en Suisse. À Paris, j’ai exposé des nombreuses fois à MAC 2000, à Grands et Jeunes d’Aujourd’hui et dans d’autres salons. Avec le groupe Artitude, j’ai montré mes œuvres en France et en Suisse. J’ai participé à deux symposiums : à  Gueugnon (Saône & Loire) en 1991 et à Adliswil en Suisse en 1996.
Le déclic pour quitter l’écriture que je pratiquais entre 1962 et 1979 était que personne en France ne pouvait lire mes romans en anglais. Je me suis sentie dans un cul-de-sac. Lors d’une visite à Aix-en-Province chez un ami sculpteur, Jean-Paul Melet, j’étais saisie comme par un coup de foudre par le côté magique de ses œuvres en trois dimensions. Je considérais les  plasticiens comme des demi-dieux. J’harcelais Jean-Paul pour me faire une sculpture style Henri Moore. Il m’a assuré qu’il n’était pas un clone d’Henri Moore et que je n’avais qu’à la faire moi-même. J’ai paniqué car j’étais convaincue que j’étais incapable de faire quoi que ce soit avec mes mains. Or, il insistait, et comme dans une transe, je me suis mise à modeler en argile la forme que j’avais vue dans ma tête. Ma sculpture était née et le virus avec. Je me suis précipité pour retourner à Paris et convertir ma chambre en atelier. J’ai pondu des dizaines de pièces que j’ai mises à la poubelle avant de trouver ma signature. Le feu sacré m’avait possédé. En plus, la sculpture est une langue internationale que tout le monde pouvait lire.

Depuis toute petite j’avais une attirance pour les Amérindiens qui vivaient tout autour de nous dans le Mid-West, USA. J’explique cela maintenant par mes vies antérieures où j’étais un Sioux Lakota. Lorsque j’ai commencé la sculpture en 1979, mes œuvres étaient des totems et avaient des formes architecturales inspirées de Machu Pichu. Pour survivre, les Amérindiens, tout comme les shamans des autres continents, vivaient dans la connexion avec le Grand Esprit qui communiquait la direction à prendre pour trouver l’essentiel. La prière était la base de toutes leurs cérémonies. Le sacré était au centre de tout. Les quatre directions cardinales étaient constamment honorées au même titre que l’esprit du bison, la base de la nourriture chez les Sioux. Certaines de mes sculptures portent les noms d’Isis ou Osiris qui intervenaient dans mes rêves nocturnes comme des visions pour m’inspirer de futures sculptures à réaliser. Ils étaient mes guides spirituels en même temps que les hommes médecins oniriques. Le sacré habite chacune de mes pièces.
Karen Gulden

 

Sculpture was my passion, even obsession from 1979 until 2012 when physical difficulties obliged me to leave this profession and recycle myself as an egyptology student. During those 30 years of plastic art activity, I had about 12 shows a year in France, Holland and Switzerland. In Paris, I showed many times at MAC 2000, at “Grands et Jeunes d’Aujourd’hui” and in other salons. With the group Artitude I presented my works in France and in Switzerland. I participated in two symposiums: in Gueugnon (Saône & Loire) in 1991 and in Adliswil, Switzerland in 1996. What triggered off leaving writing which was my main artistic activity from 1962 to 1979 was the fact that no one in France could read my novels written in English. I had come to a dead end. Upon visiting a sculptor friend in Aix-en-Province, Jean-Paul Melet, I was hit like a bolt of lightning on seeing these magical three-dimensional works. I considered these plastic artists as half-gods. I harped at Jean-Paul to make me a sculpture in Henri Moore’s style. He assured me he was no clone of Henri Moore and I could make it myself. I panicked because I thought I was incapable of doing anything with my hands. However, he insisted, and, as if in a trance, I started modeling in clay the form that I had seen in my head. So my sculpture was born and with it, the virus. I hurried back to Paris and turned my bedroom into a work shop. I churned out dozens of works that all landed in the garbage before I found my signature. I had become possessed by the sacred fire. In addition, sculpture is an international language that can be read by everyone.

Since childhood I was attracted by American Indians who lived all around us in the Mid-West, USA. Now, I think this attraction was because of my past lives as a Sioux Lakota. When I started doing sculpture in 1979, my works were totems and had architectural forms inspired by Machu Pichu. To survive, American Indians, like shamans of other continents, lived with a connection to the Great Spirit who guided them in every step of their lives. Their ceremonies were based on prayer. The sacred was at the center of everything. The four cardinal directions were constantly honored in the same way as the spirit of the buffalo, the main staple of the Sioux diet. Some of my sculptures are called Isis or Osiris because these divinities appeared in my nocturnal dreams as visions to inspire me for future sculptures. They were my spiritual guides just like the medicine men in my dreams. The sacred lives in each one of my works.
Karen Gulden