Djoti Bjalava est géorgien, il est né le 22 Novembre 1944 à Martvill. Située au confluent des mondes chrétiens et musulmans, la Géorgie est bordée à l’ouest par la mer noire et au nord par la majestueuse chaine du Caucase. Ces paysages offrent un éventail unique de rivages méditerranéens, de zones subtropicales, de glaciers aux neiges éternelles et de plaines quasi désertiques. L’histoire de ce pays est particulièrement imprégnée de légendes, dès 600 av J.-C. les Grecs y avaient situé le mont où Prométhée avait été enchainé par leurs Dieux, puni pour avoir volé le feu afin de le donner aux hommes. Puis, au IVè siècle ce furent Jason et ses Argonautes qui vinrent conquérir la Toison d’or sur les bords du Phase, -le Rioni actuel - pour séduire Médée, fille du roi de Colchide, Aétès. Le destin de ce pays est une suite de périls surmontés au cours des siècles. Cette expérience du danger permanent, du sacrifice, irrigue d’un dramatisme particulier la culture géorgienne. L’âme d’un peuple combatif, jamais conquérant, se devine même dans la joie de vivre, dans l’épicurisme des œuvres de l’artiste.

L’artiste décide de sa vocation dès l’age de 6 ans alors qu’il garde les troupeaux et sculpte des figures mythologiques à même la roche. Plus tard il fera ses études dans la section sculpture de l’académie des Beaux-Arts de Tbilissi. La création chez Djoti Bjalava est généralement déterminée par les thématiques religieuses et mythologiques. Il choisit souvent des motifs appartenant à l’histoire et à la culture géorgienne et déjà maintes fois interprétés, mais, partant des symboles et de thèmes éternels, il produit des œuvres originales et vivantes. Pour lui la tradition est un chemin et non un procédé, c’est une voie menant a l’origine du vivant, à un modèle universel d’humanité. C’est en conjuguant la voie de la tradition et l’interprétation des symboles anciens que Djoti Bjalava crée un univers plastique original, avec son langage caractéristique, son esprit épique, sa dramaturgie propre et son exceptionnel sens esthétique à travers d’étonnantes allégories picturales.
Il vit en France depuis 1991, où il complète son œuvre grâce aux rencontres de cœur qu’il a fait sur le sol français et notamment celle avec frère Didier Benesteau qui l’invite à exposer à l’Abbaye blanche et l’Abbaye de la Lucerne, en compagnie du peintre Marcel Hasquin et du photographe Hervé Desvaux.
L’artiste a de nombreux projets en chantier, sa recherche permanente de la modernité s’appuyant sur les richesses éternelles du passé qui représentent, pour lui, les idéaux les plus élevés de l’homme et sont l’exact reflet des aspirations de son esprit.
Bella Phanchulidzé-Bjalava